Moriarty
Article mis en ligne le 8 juillet 2018
dernière modification le 25 février 2024

par Sylvie

Deux frères orphelins sont accueillis dans la famille Moriarty, grâce aux ambitions cachées du fils aîné Moriarty, Albert. Ce dernier abhorre l’aristocratie à laquelle il appartient et le système social qui régit la société britannique. Albert a vu en l’aîné l’intelligence et le charisme dont il avait besoin pour accomplir son rêve de nettoyer la société de ces "êtres inutiles et sales". Albert propose de leur offrir sa richesse et son influence à condition que les garçons mettent leur intelligence au service de son rêve.

13 ans plus tard, à côté de leurs activités officielles, les frères Moriarty sont devenus des "conseillers privés". Avec William à leur tête, ils aident les gens du peuple, victimes d’injustices, à se venger des riches qui les ont fait souffrir. Leur sanction est impitoyable, car la punition qu’ils infligent n’est autre que... la mort !

Lire un extrait

Moriarty T 1
Moriarty T 2

Mon avis sur le T 1

Voici une excellente lecture avec Moriarty. C’est un grand coup de coeur !

J’aime beaucoup l’univers de Sherlock Holmes, j’ai lu les romans de Conan Doyle il y a très longtemps et ce manga m’a donné envie de les relire même si Moriarty n’apparaît que dans 6 histoires sur les 60. Dès la première page du manga, je me suis immédiatement souvenue de la fin de la nouvelle "Le dernier problème" avec évidemment la scène des chutes du Reichenbach...

Le scénario est bien ficelé, les personnages sont charismatiques et nous voyageons avec plaisir dans cette Angleterre du XIXe siècle même si la discrimination sociale est importante. Certains aristocrates sont vraiment prêts à tout pour s’élever dans la société...

Le tome 1 comporte deux parties. Le chapitre 1 est entièrement consacré à la jeunesse du jeune William et de son frère Louis. Les deux orphelins ont été adoptés par la famille Moriarty mais ils sont traités comme des domestiques. Albert, le fils aîné de la famille, déteste le système social de la société britannique et l’hypocrisie de l’aristocratie. Ayant repéré l’intelligence des deux orphelins, il leur apporte sa protection. En échange, ils devront l’aider à changer le système de classes. Albert est vraiment prêt à tout, il ira même très loin... A partir du chapitre 2, l’histoire se déroule 13 ans plus tard. William James Moriarty est devenu professeur de mathématiques à l’Université à seulement 21 ans. Il est aussi "consultant privé", c’est-à-dire qu’il offre ses services aux plus démunis qui sont exploités par les plus riches. Avec ses frères, ils vont rendre la justice à leur façon, c’est-à-dire en éliminant directement la source du problème... Chaque chapitre est consacré à une "affaire" où le génie de William va être révélé... Peu à peu, il s’entoure d’une équipe dont il sera le pilier. De nouveaux personnages apparaissent à la fin du tome, cela promet pour la suite !

On peut comprendre ce que les trois frères ressentent même si leur méthode est impitoyable face à l’injustice mais nous savons qu’ils croiseront un certain Sherlock Holmes sur leur chemin. Cette rencontre est attendue avec impatience car l’intelligence de William et celle de Sherlock fera des étincelles...

En tout cas, c’est vraiment original de s’intéresser au personnage de Moriarty vu qu’il est l’ennemi juré de Sherlock Holmes. Le lecteur se place ainsi de l’autre côté du miroir, du côté du "mal", avec la vision de la justice de Moriarty. Jusqu’à présent nous avons toujours eu la version du "bien" sous le regard de Sherlock et de Watson que ce soit dans les films, séries ou les autres mangas.

Le dessin de Hikaru Miyoshi (Psycho-Pass Inspecteur Akane Tsunemori) est vraiment soigné et les expressions de William sont bien mis en scène notamment dans son regard et son sourire. Derrière son visage angélique, nous voyons déjà à quel point il est calculateur dès l’enfance. Les décors sont magnifiques comme par exemple les paysages et les monuments de Londres.

Le bonus à la fin du tome est très sympa et drôle, on en apprend un peu plus sur ce pastiche.

C’est donc un manga prometteur à découvrir !

Graphisme : 4.5/5.
Scénario : 4/5.

Mon avis sur le T 2

Un deuxième tome très intéressant dans lequel nous voyons Moriarty mettre en pratique son plan pour "améliorer" la société. Le génie du crime se révèle pleinement mais il va trouver un rival à sa hauteur qui entre en scène dans ce tome. Vous devinez de quel personnage il s’agit en regardant la jaquette, il s’agit évidemment de Sherlock Holmes !

Le tome peut être scindé en trois parties. Dans le premier chapitre (que j’ai trouvé un peu confus), Moriarty obtient les moyens nécessaires pour mener à bien son objectif grâce à son frère Albert. Dans la deuxième partie, il décide de passer rapidement à l’acte lors d’une croisière inaugurale où des nobles vont côtoyer des "pauvres", ce qui évidemment n’est pas du goût de certains. La hiérarchie sociale dans la société londonienne est encore bien ancrée dans les mentalités. Mais un crime est commis à bord... Enfin dans la troisième partie, deux autres personnages importants créés par Conan Doyle font leur entrée. Nous retrouvons globalement les scènes que nous connaissons, bien qu’elles soient adaptées (notamment sa rencontre avec le futur colocataire du détective...). Mme Hudson a bien rajeunie et elle a du caractère...

Nous voyons bien évoluer les personnages mais c’est le premier face à face entre Moriarty et Sherlock qui m’a le plus étonnée. Sherlock est tel que nous le connaissons, il sait toujours tout et il fait preuve d’une grande capacité de déduction mais Moriarty va montrer immédiatement son intelligence face à celui qui risque de lui mettre des bâtons dans les roues. Il en a rapidement conscience d’ailleurs. Leur affrontement est de toute façon inévitable. Si Moriarty est déjà machiavélique dans ce tome, (la frontière entre le bien et le mal est vraiment très mince pour lui car sous son air angélique, il peut se montrer terrifiant, il est déjà prêt à basculer du côté obscur...), Sherlock n’est pas beaucoup mieux ! Le détective est manipulateur, irrespectueux, il se met à tutoyer rapidement ses interlocuteurs... il est brillant mais je le trouve aussi dangereux que Moriarty !

Cela promet pour la suite car cela risque d’être savoureux de les voir s’affronter verbalement, mentalement ou physiquement... Mais j’espère surtout que c’est Moriarty qui restera le personnage central du manga (et non Sherlock lui-même) car c’est vraiment bien de voir la vision de "l’ennemi juré" de Sherlock, cela change.

En tout cas, j’ai passé un très bon moment de lecture, j’attends le tome 3 avec impatience surtout avec une telle fin...

Moriarty T 3
Moriarty T 4

Mon avis sur le T 3

Encore une bonne lecture avec ce troisième tome. Nous pouvons globalement le scinder en deux parties.

La première fait référence à la nouvelle de Conan Doyle "Une étude en rouge", Sherlock est accusé du meurtre d’un noble et il doit prouver son innocence. Evidemment derrière cette machination, il y a le Comte de Moriarty qui commence à placer ses pions pour mettre en oeuvre son plan diabolique. Il y a de nombreux rebondissements et nous découvrons l’importance des enfants des bas-quartiers, les "Irregulars de Baker Street" qui servent d’informateurs à Sherlock.

Dans la seconde partie "les chiens de Baskerville", nous retrouvons Moriarty et ses acolytes. Des nobles kidnappent des enfants des rues pour les chasser comme gibiers en forêt. Moriarty ne peut pas laisser ces crimes impunis...
Cette partie comporte de nombreuses scènes difficiles et cela justifie d’ailleurs l’avertissement "Pour public averti" qui figure sur la jaquette. Cela fait froid dans le dos. Malgré cela, l’histoire est captivante et très bien rythmée.

Les personnages évoluent très bien, nous voyons peu à peu se mettre en place tous les pions de Moriarty et dans l’histoire "les chiens de Baskerville" nous découvrons également la détermination de son frère Louis et les scènes d’action avec Fred et le colonel Moran. Sherlock est surprenant, il me semble aussi dangereux que Moriarty, j’avais déjà ce sentiment avec la lecture du tome 2 et cela se confirme encore ici. Par moment, il est très proche de la folie, son comportement est souvent troublant. Il pourrait déraper facilement. Que ce soit par ses paroles, son regard ou ses actes, il y a pas mal de signes qui nous font craindre son basculement du côté obscur. Et pourtant, il reste mystérieux notamment avec la dernière scène... De son côté, Watson apporte un peu de légèreté à l’intrigue et il parvient à canaliser Sherlock, mais s’il est obligé d’arrêter son colocataire, il n’hésitera pas.

J’ai trouvé amusant les références à l’auteur des nouvelles de Sherlock Holmes avec le pseudonyme de Watson, la publication de l’ouvrage sur les enquêtes de Sherlock et la mise en scène avec son célèbre uniforme de détective (cape, casquette et pipe). Cela permet de faire redescendre la tension juste avant de nous plonger dans le drame...

Graphiquement, c’est très soigné, les personnages sont charismatiques et ils ont du charme que ce soit Moriarty, qui est toujours très élégant, ou Sherlock, avec son style décontracté et ses cheveux mi-longs attachés. Mais ils ont tous les deux des regards montrant la folie qui les rendent terrifiants par moment. Les scènes d’action sont bien rythmées, nous ne nous ennuyons pas un seul instant et nous arrivons trop vite à la fin !

Je suis conquise par cette adaptation originale des nouvelles et romans de Conan Doyle et même si j’avais peur que Sherlock prennent plus d’importance que Moriarty, je pense que désormais, il est clair que c’est Moriarty qui tire les ficelles du récit et il revient au premier plan. J’ai hâte de voir les prochaines confrontations entre ces deux génies même si je me demande lequel des deux va basculer le premier dans la folie, cela ne tient qu’à un fil...

J’espère que l’éditeur sortira aussi le light-novel "Yûkoku no Moriarty : "Hiiro" no Kenkyû", basé sur ce manga (croisons-les doigts !). En tout cas, j’ai de plus en plus envie de relire les romans d’origine que j’ai lu il y a très longtemps mais que j’avais adoré !

Mon avis sur le T 4

Encore une bonne lecture avec ce quatrième tome. Cette fois, c’est le Colonel Moran qui est le personnage central du tome dans le contexte de la guerre d’Afghanistan du XIXe siècle. Le début du tome nous fait bien comprendre toute la dimension géopolitique et diplomatique du conflit.

L’Inde est à cette époque une colonie de l’Empire Britannique. Le Raj britannique des Indes est en guerre contre l’Afghanistan, soutenu par les Russes, pour le contrôle des territoires colonisés. Or il semble qu’il est dans l’intérêt de plusieurs personnes de faire durer la guerre qui ne cesse de s’enliser en faisant de nombreuses victimes. Après l’assassinat d’un agent anglais, le MI6 reçoit l’ordre de Mycroft Holmes d’enquêter et de trouver une solution pour mettre un terme au conflit. Albert et William Moriarty chargent le Colonel Moran de se rendre sur place. En effet, cet ancien soldat est le plus compétent pour cette enquête. Il est temps pour lui de régler ses comptes, il pourra ensuite se consacrer pleinement au projet de William...

C’est passionnant de découvrir le passé du Colonel Moran et de le voir en mission avec la jolie Moneypenny. C’est digne d’un excellent film d’espionnage ! Nous reconnaissons d’ailleurs quelques clins d’oeil à un certain agent 007...

Moriarty et Holmes sont moins présents dans ce tome mais nous les retrouvons avec plaisir dans le dernier chapitre. Sherlock s’ennuie de ne pas avoir d’enquêtes intéressantes qui pourraient le mener sur les traces du "prince du crime". Ses retrouvailles inopinées avec William Moriarty titille à nouveau le détective qui prend un malin plaisir à se confronter à cet homme. Leur face à face est parfaitement bien mis en scène, cela promet pour le prochain tome ! Par contre, entre les deux, je me demande toujours lequel est le fou...

Les personnages sont parfaitement exploités. Le colonel Moran nous dévoile son passé et cela le rend un peu plus humain par rapport aux tomes précédents. Watson (que nous voyons sur la jaquette) continue de canaliser son colocataire de Baker Street même s’ils n’ont pas la même perception... L’inspecteur Lestrade est aussi présent et lui aussi il subit le comportement de Sherlock.

Graphiquement, c’est toujours aussi soigné. Le découpage des planches est efficace et dynamique. Certaines mises en scène sont particulièrement réussies et le lecteur est bien tenu en haleine grâce au côté espionnage du tome. Les visages des personnages sont expressifs et les décors sont beaux.

J’ai hâte de lire la suite, il faudra que j’aille rapidement l’acheter surtout avec une telle fin !

Moriarty T 5
Moriarty T 6

Mon avis sur le T 5

Une excellente lecture avec ce cinquième tome où nous suivons deux enquêtes.

Le premier chapitre nous permet de voir Sherlock et Moriarty enquêter sur un crime qui a eu lieu dans un train et c’est le Dr Watson qui est soupçonné du meurtre ! C’est un pur régal de voir les deux hommes chercher le coupable avec leur propre méthode. Nul doute que le "détective de génie" et le "prince du crime" pourraient faire un excellent duo pour résoudre les énigmes... C’est amusant de voir Sherlock relever le défi de Moriarty et en plus ils ne disposent que de 48 minutes pour trouver l’assassin avant le prochain arrêt du train ! Lequel des deux sera le plus rapide et le plus efficace ? En tout cas, Sherlock se montre très familier vis à vis de William, ce qui fait enrager Louis, le jeune frère de celui-ci. Ce premier chapitre est vraiment passionnant !

Les trois autres chapitres sont consacrés à l’enquête "Un scandale dans l’Empire britannique" qui adapte librement la nouvelle de Conan Doyle "Un scandale en Bohème" dans laquelle nous découvrons la belle Irène Adler (" Pour Sherlock Holmes elle est LA Femme ", c’est la première phrase de la nouvelle originale comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, j’attendais avec impatience l’apparition de ce personnage...).

Mycroft Holmes, le frère de Sherlock, charge le MI6 (donc Albert Moriarty et son équipe) de retrouver une femme, Irène Adler, une ancienne Prima Donna, qui possède un document qui pourrait faire trembler la royauté britannique ! Le MI6 doit récupérer impérativement ce document et éliminer cette femme. Pendant ce temps-là, Sherlock reçoit la visite d’un certain Von Ormstein. Il semblerait qu’une certaine Irène Adler possède une photographie compromettante d’elle et de Von Ormstein, le futur roi de Bohême. Ce dernier pense qu’elle va utiliser cette photographie pour lui nuire. Il charge alors le détective de retrouver cette photographie. Mais Sherlock n’est pas au bout de ses surprises, il ne sait pas encore qu’il ne fera pas le poids face à l’intelligence de cette femme...

Les personnages sont toujours aussi charismatiques et surtout ils ont vraiment la classe surtout William, Albert et Mycroft. Sherlock va se trouver dans des situations délicates car il n’y connait rien aux femmes ! Certaines scènes sont très drôles. Dans l’une d’elle, il y a un anachronisme mais c’est vrai que c’est plus parlant comme cela... (vous comprendrez de quoi il s’agit en lisant le tome). Sherlock se montre complètement désarçonné face à cette femme, ses réactions sont vraiment amusantes car c’est la première fois que nous le découvrons comme cela. Nous avons également le plaisir de voir Mycroft et Sherlock ensemble, et là aussi c’est très drôle. Ils sont tellement différents avec leurs caractères opposés. Cela fait presque peur de constater qu’il y a une autre personne qui peut surpasser le génie de Sherlock... Quant aux deux femmes de la série, Mme Hudson et Irène Adler, elles nous montrent qu’elles ont chacune des caractères bien trempés. Leur rivalité est bien amenée. La cohabitation risque de ne pas être facile et ne sera sans doute pas de tout repos.

Graphiquement, c’est toujours aussi soigné. Le découpage des planches est efficace et dynamique. Certaines mises en scène sont particulièrement réussies. Les visages des personnages sont expressifs et les décors sont beaux.

Ce tome est le plus drôle de la série jusqu’à présent mais nul doute que cela redeviendra beaucoup plus sérieux dans le prochain tome.

En tout cas, plus je lis Moriarty, plus j’ai envie de relire les romans de Conan Doyle que j’ai lu il y a une éternité !

J’ai hâte de lire la suite surtout avec une telle fin !

Mon avis sur le T 6

Une surprenante lecture avec ce sixième tome qui clôt l’enquête "Un scandale dans l’Empire britannique" qui adapte librement la nouvelle de Conan Doyle "Un scandale en Bohème" avec la belle Irène Adler qui est à l’honneur de la couverture.

Cette fois, c’est surtout Albert James Moriarty qui est mis sur le devant de la scène. Tout se déroule comme prévu, il y a beaucoup de manipulations dans l’ombre. Nous découvrons ainsi le plan réel que les Moriarty veulent mettre en place pour équilibrer les pouvoirs dans la société londonienne. L’affaire qui met en danger l’Empire britannique leur permet de mettre en place leurs pions. Comment va réagir l’Etat britannique en la personne de Mycroft Holmes ? Quant à Irène, quel camp pourra la protéger puisque le secret qu’elle a entre les mains peut changer la face du monde et la menacer de mort ? Se rangera-t-elle du côté de Sherlock ? Demandera-t-elle la protection du "Prince du crime" ? Une nouvelle vie s’apprête à commencer pour elle....

Les personnages sont toujours aussi charismatiques et ils ont la classe notamment les Moriarty, ils sont tellement élégants. Mycroft montre également à quel point il est déterminé à protéger la Couronne et lui aussi il a de la prestance à chaque fois qu’il apparait contrairement à son frère...

Par contre, je suis restée sceptique face aux faits réels qui sont complètement détournés, c’est surprenant de réécrire l’histoire de la Révolution française de cette façon. C’est audacieux de la part de l’auteur, mais pourquoi pas c’est original dans un sens. Par contre, la référence à un personnage de fiction créé en 1953 m’a complètement surprise, je n’imaginais pas que ce "nom de code" serait introduit de cette façon... Du coup cela explique quelques références apparues dans le tome 4. J’apprécie le fait que plusieurs personnages que nous connaissons dans des romans différents et qui se déroulent à des époques différentes se rencontrent. Par contre, je me demande bien où cela nous mènera car on s’éloigne énormément des personnages et de l’univers créés par Conan Doyle. Ma curiosité est toujours aussi éveillée par cette série, je l’apprécie toujours autant car la mise en scène est particulièrement réussie même si certains points m’ont souvent fait halluciner surtout dans ce tome...

Graphiquement, c’est toujours aussi soigné. Le découpage des planches est efficace et dynamique. Les visages des personnages sont expressifs et les décors sont beaux comme par exemple lors du bal masqué.

Je pensais que le titre "Moriarty" faisait uniquement référence qu’à l’ennemi juré de Sherlock, (donc William Moriarty) mais après la lecture de ce tome, j’ai plus l’impression que c’est plutôt en référence à la famille "Moriarty", donc pas qu’un seul homme... Cela prend tout son sens avec les révélations que nous avons ici.

Le teaser pour le tome 7 est alléchant puisque nous allons rencontrer Jack l’éventreur (Conan Doyle n’a jamais écrit d’histoire mettant en scène Sherlock et ce meurtrier mais il y a eu des films... cela va certainement encore nous éloigner de l’univers créé par l’auteur d’origine). Que va faire Moriarty face à ce tueur en série ? Va-t-il l’utiliser aussi comme un de ses pions ?

J’attends le prochain tome avec curiosité.

Moriarty T 7
Moriarty T 8

Mon avis sur le T 7

Une très bonne lecture avec ce T7 qui nous permet de rencontrer " Jack l’éventreur ". L’histoire est passionnante à suivre et plusieurs personnages sont bien impliqués comme le Colonel Moran qui est à l’honneur sur la jaquette.

Signalons néanmoins que Conan Doyle n’a jamais écrit d’histoire mettant en scène son héros Sherlock avec Jack l’éventreur mais il y a eu des films... cela nous éloigne de l’univers créé par l’auteur d’origine mais c’est vraiment très bien amené ! Ce manga Moriarty ne cesse de me surprendre, j’apprécie cette adaptation originale, d’autant plus que nous avons le point de vue du côté de Moriarty, l’ennemi juré de Sherlock. Ma curiosité est toujours aussi éveillée par cette série et sa mise en scène est particulièrement réussie.

L’équipe de Moriarty compte un nouveau membre désigné sous le nom de code "James Bond" (cela m’avait surpris dans le tome précédent vu que ce personnage issu d’un autre roman n’est pas du tout contemporain de l’époque de Conan Doyle, et j’ai halluciné par rapport à sa vraie identité...). Evidemment il devra faire ses preuves pour être parfaitement intégré à l’équipe. Le premier chapitre "L’aventure des quatre serviteurs" s’y consacre. C’est amusant de voir les interactions entre "James Bond" et le colonel Moran mais cela leur permet de faire plus amples connaissances avant de s’accorder pleinement leur confiance. L’humour est bien présent dans ce chapitre, histoire de se détendre un peu avant de plonger dans un récit de plus en plus sombre.

Après cette mission particulière, nous entrons dans l’histoire "Le fantôme de Whitechapel" qui occupe tout le reste du tome et qui se poursuivra dans le T 8. L’ambiance devient plus sombre, plus angoissante et un peu plus violente (c’est d’ailleurs noté " pour public averti " sur la jaquette). Un tueur en série sème la peur dans les bas-quartiers de Londres. Il assassine des prostituées et la police est impuissante. Les citoyens décident de prendre eux-mêmes les armes pour poursuivre ce meurtrier qui se fait appeler "Jack l’éventreur". Or Moriarty et sa bande savent qu’il s’agit d’un usurpateur. Ils connaissent parfaitement le vrai Jack. Celui-ci a joué un rôle important pour eux et il est évident qu’ils ne peuvent pas laisser ces crimes impunis... A la demande du vrai Jack, ils vont mener l’enquête. Quels enjeux se cachent derrière ces actes ignobles ? Qui se cache dans l’ombre et quel est le but réel de cette affaire ? Au fil des chapitres, le voile se lève peu à peu et c’est captivant à suivre !

Les personnages sont charismatiques. L’apparition du "vieux maître" des Moriarty nous permet de découvrir un peu leur enfance et cela explique comment ils ont évolués jusqu’à présent. William, Louis et Albert étaient déjà déterminés à l’époque pour demander à être formés par Jack afin d’apprendre à tuer. Même Moran a été formé par ses soins. Jack a été très efficace comme professeur ! Ce n’est donc pas étonnant qu’ils veulent restaurer l’honneur de leur maître qu’ils respectent beaucoup. Et de toute façon, il y a trop d’enjeux derrière cette affaire, ils doivent absolument se débarrasser de ce faux Jack...

Graphiquement, c’est toujours aussi beau. Le découpage des planches est efficace et dynamique. Les visages des personnages sont expressifs et les décors sont soignés. La tension est palpable à chaque instant. Nous retenons notre souffle dans les bas-quartiers notamment lors d’une course poursuite intense...

L’édition est de qualité, nous avons une belle illustration en couleur présentant les six membres de l’équipe de William autour de lui.

Le teaser pour le tome 8 est alléchant puisque Sherlock va aussi faire quelques révélations sur cette affaire, le détective est quasiment absent de ce tome mais j’attends surtout de voir comment William va réagir...

Vivement la suite !

Mon avis sur le T 8

Encore une très bonne lecture avec ce T8 qui nous apporte la conclusion de l’affaire "Jack l’Eventreur". L’histoire reste passionnante à suivre et les personnages sont vraiment charismatiques. Mycroft que nous voyons sur la jaquette reste toujours imperturbable, c’est difficile de le cerner. Les frères Holmes et Moriarty ont chacun de la personnalité, ils sont déterminés, charismatiques, ils ont vraiment la classe.

Le scénario est parfaitement ficelé, peu à peu, tout se met en place dans les projets des frères Moriarty, et il y a aussi l’implication du MI6 dans les diverses histoires…

Dans le premier chapitre, nous avons la conclusion de l’histoire « Le fantôme de Whitechapel ». Moriarty et son équipe ont déniché l’organisation qui se cache derrière les meurtres commis par « Jack l’Eventreur ». Connaissant la vérité, le Prince du crime ne peut pas laisser passer cela sans réagir et il va lui-même régler ses comptes. Louis et William nous surprennent car finalement bien qu’ils soient à la tête de leur propre organisation, aucun d’eux n’hésite à faire couler le sang. Ils ont été entrainé dès leur enfance comme nous l’avons vu dans un tome précédent mais j’ai hâte d’en apprendre davantage sur leur passé. Par contre, les deux frères ont parfois un regard de folie. Ils n’ont sans doute aucune limite pour parvenir à leur fin… Une chose est sûre, William a bien l’intention d’utiliser les capacités de Sherlock à son insu. Comment celui-ci va-t-il réagir ? Qui est ce mystérieux homme qui semble surveiller William ? Quel est son intention ? Pour qui travaille-t-il ?

La deuxième histoire « Rébellion à Scotland Yard » est divisée en deux parties. C’est la suite directe des événements de l’histoire précédente. Bien que l’organisation « Jack l’Eventreur » ait été éliminée, Scotland Yard a arrêté un coupable. Or, cela ne peut qu’être un bouc-émissaire car nul doute que de fausses preuves ont été créées pour faire condamner un innocent. Pour faire cela, il faut forcément être haut placé dans la hiérarchie. L’inspecteur Lestrade a les mains liées, il ne voit qu’une seule personne qui pourrait résoudre ce problème mais il est devenu difficile de faire entrer quelqu’un dans le bâtiment de Scotland Yard surtout si c’est un civil. De son côté, le Prince du crime « justicier » ne peut pas laisser un innocent se faire exécuter. Il va falloir s’infiltrer pour trouver des preuves mais il est aussi déterminé à utiliser son meilleur atout. Sherlock a l’impression qu’il est manipulé dans l’ombre mais il ne sait pas encore comment c’est possible, ni pourquoi quelqu’un veut l’utiliser... une chose est sûre il y a un innocent à sauver. Les pions se placent peu à peu sur l’échiquier de Moriarty, la tension est palpable à plusieurs reprises. C’est captivant à lire et plusieurs personnages secondaires jouent des rôles importants et de nouveaux personnages entrent en scène.

La dernière histoire « l’aventure d’un étudiant » est sympathique à lire et vous fera bien sourire. La petite confrontation verbale entre Sherlock et William est un pur régal. Ce sont deux génies qui, bien qu’étant opposés et rivaux, ont des valeurs communes et un sens de la justice très fort. Ils veulent rendre cette société inégalitaire meilleure. Afin de cerner le Prince du crime, Sherlock vient demander conseil au « professeur d’université » Moriarty. C’est intéressant de voir William dans son travail de professeur, à donner un cours à ses élèves et à corriger des copies. Sherlock s’est « invité » parmi les élèves… Nous comprenons bien la relation particulière qui existe entre ces deux génies, c’est amusant de les voir se titiller pour percer l’autre. Chacun a trouvé son rival qui le poussera à aller encore plus loin...

William reste quelqu’un de très calme, Sherlock commence à changer. Au début de la série, le détective nous avait surpris avec sa personnalité excentrique, un peu trop enragé par moment, voire limite imbuvable. Ici dans ce tome, Sherlock s’est calmé, il veut trouver l’identité du Prince du crime qui est digne de son génie. C’est vraiment un jeu de dupes entre eux. A-t-il cerné William ou non ? Lequel sera plus malin que l’autre ? Cela nous promet encore de beaux duels entre eux !

Graphiquement, c’est toujours aussi beau. Le découpage des planches est efficace et dynamique. Les visages des personnages sont expressifs et les décors sont soignés.

L’édition est de qualité, nous avons une belle illustration en couleur présentant les deux frères Moriarty.

Le teaser pour le tome 9 est alléchant puisque le passé de Louis et de William sera révélé !

Moriarty T 9
Moriarty T 10

Mon avis sur le T 9

Une excellente lecture avec ce T9 qui nous permet de faire connaissance avec un nouvel ennemi du « Prince du crime » mais aussi de découvrir William enfant, qui ne cessera pas de vous surprendre.

Le scénario est parfaitement ficelé, un nouvel arc commence ici avec l’entrée en scène de Milverton, cela s’annonce très prometteur pour la suite ! Leur confrontation sera palpitante à suivre.

Le premier chapitre est plus léger et drôle que le reste du tome. En effet, les frères Moriarty doivent organiser une « tea party » puisqu’il est de coutume d’en faire régulièrement au sein de l’aristocratie. Ceci ne les enchantent pas du tout d’autant plus qu’il faudra accueillir de nombreuses femmes qui veulent à tout prix se faire remarquer de ces beaux partis (et même de leurs serviteurs… !). Les Moriarty parviendront-ils à s’en sortir face au danger représenté par les femmes ? En tout cas, c’est amusant de voir les réactions de chaque personnage surtout lorsqu’ils ne sont pas très à l’aise.

L’histoire « Le marchand de Londres » est divisé en deux chapitres, il nous permet de constater l’intelligence de William lorsqu’il n’était encore qu’un enfant. En effet, à l’époque il n’avait pas hésité à intenter un procès à un noble qui avait voulu escroquer la jeune femme qui s’occupait de l’orphelinat ! L’ingéniosité de William dans cette affaire est bluffante surtout pour son âge et nous comprenons que son objectif en tant qu’adulte était déjà bien ancré dans son esprit lorsqu’il était petit. Le procès auquel nous assistons est passionnant à suivre.

Enfin, dans la troisième histoire « Le chevalier blanc de Londres » dont nous n’avons que la première partie ici, nous faisons connaissance avec le député M. Whiteley qui propose une réforme électorale. Or cette idée ne plait ni à la Chambre des Lords, ni à la Chambre des Communes. Il devient un ennemi qu’il faut abattre d’autant plus que le peuple semble le soutenir. Nous voyons l’importance des médias pour la diffusion des informations. Parviendra-t-il à mener son projet à terme ? Le « Prince du crime » va-t-il l’aider ou non ?

Dans ce tome, nous voyons très peu Sherlock, l’histoire se focalise bien sur William et sur les deux nouveaux personnages, Milverton et M. Whiteley, qui sont bien approfondis. Désormais le nouvel adversaire de William est Milverton, il est de plus en plus urgent de s’en débarrasser car il risque de percer à jour le secret des trois frères… Sa rivalité avec Sherlock est donc mise entre parenthèse pour le moment.

Graphiquement, c’est toujours aussi beau. Le découpage des planches est efficace et dynamique. Les visages des personnages sont expressifs et les décors sont soignés.

L’édition est de qualité, nous avons une belle illustration en couleur présentant les deux frères Moriarty. Cette fois sur la jaquette, c’est Fred qui est mis à l’honneur.

N’hésitez pas à découvrir cette série, elle se bonifie au fil des tomes et c’est captivant à lire.

Mon avis sur le T 10

Une excellente lecture avec ce T10 qui poursuit l’histoire du « chevalier blanc de Londres ». Si vous regardez également l’animé, celui-ci rattrape déjà la publication française puisque nous avons déjà rencontré le député M. Whiteley et Milverton.

Le scénario est parfaitement ficelé, la confrontation entre les Moriarty et Milverton sera palpitante à suivre même si pour l’instant ils ne se font pas encore face.

Le jeune député M. Whiteley est bien décidé à faire passer une loi afin de proposer plus d’égalité dans le pays mais il se heurte aux nobles qui perdraient leurs privilèges, ce qu’ils ne peuvent évidemment pas accepter. Il est donc devenu gênant. Pour se débarrasser de lui, il suffit de ternir sa réputation aux yeux de l’opinion publique. Pour cela, les Lords sont appuyés par le magnat de la presse, Milverton. Le clan Moriarty ne peut pas rester sans rien faire, il décide de tester le député en lui remettant un listing très compromettant pour les Lords puisqu’il recense leurs crimes et autres magouilles. Que va faire M. Whiteley ? Va-t-il utiliser cette liste pour faire plier ses opposants afin qu’ils acceptent sa proposition de réforme électorale ou bien va-t-il assouvir ses propres ambitions ?

Les personnages sont maitrisés, nous faisons connaissance avec les proches du jeune député notamment son jeune frère. M. Whiteley est quelqu’un de droit, il est soucieux des autres comme nous le constatons avec les enfants handicapés. L’image de « chevalier blanc » lui convient parfaitement mais son aura risque de se ternir suite à des drames… Ces événements vont-ils le faire sombrer ? Comment va réagir le « Prince du crime » ? Milverton est machiavélique, il est prêt à tout pour parvenir à ses fins…

Dans ce tome, nous voyons très peu Sherlock, l’histoire se focalise bien sur M. Whiteley. La rivalité Sherlock / William est encore mise entre parenthèse pour le moment.

Graphiquement, c’est toujours aussi beau. Le découpage des planches est efficace et dynamique. Les visages des personnages sont expressifs et les décors sont soignés.

L’édition est de qualité, nous avons une belle illustration en couleur avec William et Milverton au début du tome. La jaquette est réversible, Miss Hudson est mise à l’honneur d’un côté, William de l’autre.

N’hésitez pas à découvrir cette série, elle se bonifie au fil des tomes et c’est captivant à lire.

Vivement la suite, il risque d’avoir des bouleversements dans la vie de Watson !

Moriarty T 11
Moriarty T 12

Mon avis sur le T 11

Une lecture très sympathique avec ce onzième tome de Moriarty. Néanmoins ayant regardé l’animé sur Wakanim, je n’ai pas eu la moindre surprise puisque l’animé est fidèle au manga.

L’ensemble du tome est consacré à l’adaptation de la nouvelle "Le Signe des Quatre". Nous suivons uniquement l’enquête de Sherlock, les frères Moriarty sont complétement absents de l’histoire. Ils interviennent uniquement en quelques dessins avec humour entre les chapitres pour commenter leur absence. Ils m’ont beaucoup manqués d’ailleurs. Ainsi même si l’un des membres du clan Moriarty figure sur la jaquette, nous ne le voyons pas du tout dans le tome.

Watson est venu présenter sa fiancée, Mary, à son ami Sherlock et à Mme Hudson qui sont ébahis par cette nouvelle. Mais le détective privé devine immédiatement que la jeune femme cache quelque chose. Elle raconte alors l’histoire de son père et de ses amis qui se sont emparés il y a longtemps d’un trésor… Or cette histoire risque de mettre la vie de Mary en danger ainsi que celle de Watson. Sherlock mène donc l’enquête d’une main de maître… Mais qui tire les ficelles dans l’ombre ?

Les personnages sont toujours intéressants à suivre, les déductions de Sherlock sont toujours imparables. Nous voyons qu’il tient à Watson et qu’il veut le protéger.

Graphiquement, c’est toujours aussi beau. Le découpage des planches est efficace et dynamique. Les visages des personnages sont expressifs et les décors sont soignés.

L’édition est de qualité, nous avons une belle illustration en couleur avec William au début du tome.

Mon avis sur le T 12

Une excellente lecture avec ce tome 12 de Moriarty même si je n’ai pas eu trop de surprise puisque j’ai regardé l’adaptation animée, ici cela correspond surtout à l’avant-dernier épisode. Quelle fin riche en suspense, c’est captivant !

Milverton menace Mary, la future femme de Watson car il connait son passé. Sherlock souhaite protéger son meilleur ami et lui permettre d’être heureux avec sa bien-aimée. Il est prêt à tout pour déjouer les plans de Milverton. Celui-ci fait régner la peur par sa mainmise des médias, il est le roi du harcèlement et de nombreuses victimes innocentes ont déjà chutées à cause de lui. Ses agissements dérangent également le « prince du crime ». Qui réglera son compte à ce dangereux individu ? Comment le clan Moriarty ou Sherlock vont-ils le coincer ? L’heure est-elle au dialogue ou à l’affrontement ? Quel plan va être mis en œuvre ?

Les personnages sont charismatiques, le suspense est à son comble car nous ne savons pas comment Sherlock ou William vont réagir. Une chose est sûre, la relation entre les deux hommes de génie est à la fois de la rivalité mais c’est aussi une sorte d’amitié, chacun ayant trouvé une personne d’aussi intelligent que lui. Les liens se resserrent également entre les locataires de Baker street. Les actes de Sherlock montrent à quel point Watson est devenu important à ses yeux, c’est l’ami avec qui il peut être lui-même et sur qui il pourra toujours compter. Il est prêt à commettre l’irréparable si besoin...

Graphiquement, c’est toujours aussi beau. Le découpage des planches est efficace et dynamique. Les visages des personnages sont expressifs et les décors sont soignés.

L’édition est de qualité, nous avons une belle illustration en couleur au début du tome.

N’hésitez pas à découvrir cette série, elle se bonifie au fil des tomes et c’est captivant à lire.

Bande annonce

Fiche série
Auteur : TAKEUCHI Ryôsuke
Dessin : MIYOSHI Hikaru
Nombre de tomes : VF : 18 | VO : 19
Editeurs : VF : Kana | VO : Shûeisha
Prépublication : Jump SQ