« Nous trois, ça aurait dû durer pour toujours. »

Kôtarô et Tôru, voisins et amis d’enfance, sont autrefois tombés amoureux de la même jeune femme : Tôko. Tous trois ont formé un étrange triangle doux-amer, jusqu’à la disparition soudaine de Tôru.
Aujourd’hui, malgré toutes les années, malgré son mariage en apparence paisible avec Tôko, Kôtarô reste hanté par les regrets et rongé par la culpabilité. Une rencontre comme un coup de tonnerre va brutalement ramener le couple dans le passé, à l’époque lumineuse où la vie s’écrivait à trois.

Avis
Une belle lecture avec ce diptyque de Fumiya Hayashi, que je connaissais déjà grâce à son autre titre Vies d’ensemble - Au delà des mots publié aux éditions naBan.

L’histoire est racontée avec beaucoup de délicatesse, chaque personnage est approfondi, chacun nous montre ses émotions. Nous suivons le récit d’un trio atypique et mélancolique.

Kôtarô et Tôru sont amis d’enfance. Les deux garçons sont tombés amoureux de la même fille, Tôko mais cela n’a pas été un obstacle à leur amitié. Désormais adultes, Kôtarô et Tôko sont mariés, Tôru est parti un beau jour sans prévenir. Il est désormais décédé. Un jour, Kôtarô rencontre Kaoru, le fils de Tôru. Sa présence ravive en lui de nombreux souvenirs d’autant plus que l’adolescent ressemble physiquement à son père.

Les personnages sont intéressants, chacun nous montre ses doutes et ses faiblesses. Kôtarô a beaucoup de regrets vis à vis de son ami. Il se sent coupable d’avoir profiter qu’il n’était plus présent pour courtiser celle qu’il aimait. Au travers des flashbacks, nous découvrons le quotidien du trio. Kôtarô est calme et sérieux, tandis que Tôru est jovial, passionné de photographies. Tôko montre bien ses émotions également mais elle avait fait son choix, pour elle seul l’un des deux garçons comptait dans son cœur. L’heureux élu n’en a malheureusement pas conscience. Leurs sentiments respectifs sont complexes, mais lorsqu’on apprend que l’un des membres ne sera plus jamais présent, cela apporte une atmosphère particulière, il y a beaucoup de nostalgie et de mélancolie. Nous constatons rapidement que Kôtarô était complexé par rapport à son ami et manquait de confiance en lui. Ceci explique certainement ses nombreux doutes et sa culpabilité.

Que ce soit Kôtarô (dans le T 1) ou Tôko (dans le T 2), chacun partage son propre ressenti avec Kaoru, le fils de leur ami disparu. Sa ressemblance avec son père les perturbe beaucoup. Avec leur discussion, nous comprenons bien les sentiments et les émotions du couple d’autant plus qu’ils n’en parlent pas vraiment lorsqu’ils ne sont qu’à deux. Kaoru découvre un peu la vie de son père à travers ses amis. Deux générations se croisent et se remémorent les bons moments passés ensemble.

Les dessins sont soignés et épurés, ils expriment bien la mélancolie du récit. Les visages sont expressifs, les décors sont beaux, le découpage des planches est efficace. Il y a vraiment de très belles planches riches en émotions, elles sont très touchantes notamment dans le deuxième tome. Les jaquettes sont très jolies avec de magnifiques couleurs.

C’est une belle découverte et la série est courte, la conclusion est réussie. Par contre j’aurais aimé en apprendre davantage sur Tôru et ce qu’il a fait pendant ces années. Il reste très mystérieux en un sens, je reste donc un peu sur ma faim même si j’ai apprécié cette lecture.

Graphisme : 4/5.
Scénario : 4/5.