Pourquoi la France est-elle devenue l’autre pays du manga ? Pourquoi des auteurs Français se sont-ils lancés dans le manga ?
Au travers de sa propre histoire, de son parcours, Elsa Brants répond avec humour à toutes ces questions, nous révélant par la même occasion les coulisses du métier d’auteur, le tout saupoudré d’une bonne grosse dose de nostalgie pour tout ceux de la génération du Club Dorothée.
Mon avis
Quel excellent moment de détente avec la lecture du one-shot Par le pouvoir des dessins animés par l’autrice Elsa Brants, que nous connaissons aussi grâce à Save me Pythie. Il nous permet de découvrir l’importance du phénomène manga en France, ce qui étonne toujours les éditeurs japonais. Au travers l’expérience et le regard de l’autrice, nous découvrons les coulisses du métier de mangaka avec beaucoup d’humour.
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé les personnages de mon enfance (ceux du Club Do, de Youpi l’école est finie…) et je me suis amusée à les reconnaitre dans les planches. Quelle nostalgie ! Il y a même Tipoune (de Claire et Tipoune), Capucin (de Candy), Roméo (d’Embrasse-moi Lucile) et surtout il y a de nombreux clins d’œil aux séries incontournables de l’époque : Goldorak, Candy, Cat’s Eye, Saint Seiya, Albator, Ranma ½, Olive et Tom… Il y a tellement de références ! Ayant également vécu l’arrivée des dessins animés japonais en France, je confirme que passer de Chapi Chapo ou du manège enchanté à Goldorak, cela a été un choc culturel dans ma famille…
Dans cette « biomanga », Elsa Brants nous raconte avec humour sa propre histoire liée aux personnages de dessins animés et ce qui l’a conduite depuis toute petite à vouloir devenir autrice de manga. Elle a dû redoubler d’ingéniosité pour pouvoir regarder la télé à la maison. Il y a de nombreuses anecdotes. Le lecteur de plus de 35 ans peut facilement se reconnaitre dans certaines situations car il a vécu la même chose. Effectivement si certains dessins animés étaient très violents (et pas du tout destinés aux enfants comme Ken le survivant par exemple), il y en a d’autres qui ont permis de découvrir des activités culturelles (Laura ou la passion du théâtre) sans compter les activités sportives (Olive et Tom pour le foot, Jeanne et Serge pour le volley-ball, Cynthia ou le rythme de la vie pour la gymnastique rythmique, Théo ou la batte de la victoire pour le base-ball….) et même l’histoire (Lady Oscar).
Dans les deux-tiers du tome, Elsa Brants nous explique comment elle a commencé son métier, comment se déroule sa journée, les salons, le lien avec l’éditeur ainsi que les difficultés rencontrées (comme de vivre de son travail), l’importance de la promotion des nouveautés avec les conventions, les dédicaces en librairies, la rencontre avec le public. Parfois cela se passe très bien, mais il y a aussi des cas où c’est la grosse désillusion malheureusement.
Graphiquement, c’est un pur régal, les héros de notre enfance sont souvent placés dans des situations comiques (surtout avec Cat’s Eye), nous retrouvons aussi des scènes de vie familiale avec Guillaume Lapeyre (City Hall) et leurs deux enfants. Des personnages de Save me Pythie sont aussi utilisés pour expliquer les étapes de création d’une page de manga. Nous retrouvons même les éditeurs de Kana en guest-star. L’ensemble est bien rythmé, nous sentons vraiment toute la passion qui anime l’autrice et cela fait très plaisir.
L’humour est omniprésent. Certains personnages sont également commentés comme par exemple Musclor avec son « slip en fourrure pour lutter contre les refroidissements » qui m’a beaucoup fait rire ou Saori Kido "Pas besoin de la combattre, elle se met en danger toute seule".
L’édition est de qualité avec un grand format qui met bien en valeur les planches.
Par le pouvoir des dessins animés est un one-shot autobiographique à découvrir, vous passerez un excellent moment à rire et sourire, nous découvrons également les coulisses de ce métier qui n’est pas du tout facile.
Graphisme : 4/5
Scénario : 4/5
Dessin : BRANTS Elsa
Scénario : BRANTS Elsa
Nombre de tomes : VF : 1
Editeur : Kana