
Japon, 1615. Arrivé au pouvoir en écrasant Hideyori Toyotomi, Leyasu Tokugawa compte bien asseoir son autorité dans le temps. Il forme donc une milice qui a pour mission de traquer les survivants du clan Toyotomi. Ceux qui s’opposent à lui sont exécutés par le dieu de la guerre, Kibitsuhiko-no-mikoto.
Cependant, sept guerriers de l’ombre font leur apparition.
Ce sont les sept lames d’Efu, les Ninjas Onshin !
Mon avis sur le T 1
Voici un manga original mais qui n’est pas à mettre entre toutes les mains car il est très violent. Je préfère donc prévenir que si vous êtes sensible, certaines scènes de massacres risquent d’être difficiles. Par contre, si vous aimez le fantastique et les récits de samouraïs, cela peut vous plaire. Même si je suis assez sensible, l’histoire est suffisamment captivante pour poursuivre la lecture et je me demande bien où l’auteur va nous mener.
Comme son titre l’indique, il y a sept lames d’Efu qui sont des Ninjas Onshin. Or pour devenir Onshin, il faut mourir afin de ressusciter. Nous devinons que l’histoire sera linéaire car il nous faut d’abord découvrir la vie de sept personnages avec leurs environnements et les événements qui vont finalement les conduire à se réincarner. Cela prendra du temps avant que les 7 Ninjas d’Efu soient réunis et je me demande déjà comment cela se passera une fois qu’ils seront au complet.
Le dieu-dragon Ryûjin choisit les humains qu’il juge digne de ressusciter car évidemment ils ont tous eu une mort très violente. Il leur propose le choix après la mort : "recevoir tout l’amour de Bouddha dans un royaume sans souffrance" ou "devenir Onshin, retourner sur Terre et brandir ta lame vengeresse pour l’éternité". Ce dieu propose ceci uniquement à ceux qui sont déterminés à se venger de celui qui est à l’origine du chaos qui plane actuellement sur le pays, le Shogun Tokugawa.
L’histoire se déroule au 17e siècle au Japon. Après la chute du château d’Osaka en 1615, Hideyori Toyotomi est tué. Ieyasu Tokugawa installe alors son bakufu. Il fait traquer tous les survivants du clan Toyotomi et leurs partisans pour les éliminer et pour cela il crée une milice spéciale qui a recourt aux "sceaux de Bakufu" pour semer la terreur. Celle-ci ne recule devant rien, elle tue tout le monde (femmes, enfants, bébés…) en commentant les pires horreurs.
L’auteur se base sur des faits réels. Le shogunat de Tokugawa et des événements relatés ici ont vraiment eu lieu. Certains personnages ont existés et ont effectivement connu un destin tragique. L’univers est riche, très sombre et violent (tortures, corps démembrés, etc…).
Graphiquement, c’est tout simplement époustouflant. Il y a beaucoup de soins apportés à des détails que ce soit pour les armures, les paysages et les personnages. Les combats sont bien rythmés et bien mis en scène mais ils sont horribles. Le découpage des planches est efficace. Par contre, parfois, je n’ai pas trop compris l’intérêt de certaines scènes car il y a quand même quelques délires de la part de l’auteur…
L’édition est de qualité, la jaquette est originale avec le double visage (Personnage / Armure Onshin) et nous avons également une illustration en couleur au début des tomes.
Graphisme : 4/5.
Scénario : 3/5.
Mon avis sur le T 2
Un tome intéressant qui peut être scindé en trois parties. Dans la première, nous avons la fin de l’histoire de Ren, le proxénète, qui devient le Onshin Shinki. Dans la deuxième, nous avons l’histoire complète de l’Onshin Sekki avec l’histoire de Rikka, une Aïnou. Elle est la seule survivante de son clan. Elle est recueillie par le généreux Gonkurô qui doit participer à un tournoi de sumo et affronter un homme à la solde de Tokugawa… Dans la troisième partie, nous avons le début de l’histoire de l’Onshin Geki avec Harara, le "démon au visage humain". C’est le personnage le plus surprenant jusqu’à présent par sa nature que je vous laisse découvrir par vous-même...
Avec le découpage en parties, nous constatons qu’il y a toujours 3 chapitres qui sont consacrés à la naissance d’un Onshin. Pour l’instant, nous avons donc rencontré trois Ninjas Onshin et le quatrième devrait apparaître au début du T3.
Le scénario est de plus en plus intéressant et les personnages nous intriguent. Nous retrouvons bien le contexte de l’époque. Par contre, certaines scènes me semblent inutiles et d’autres sont un peu trop rapides, ce qui ne facilite pas toujours la compréhension.
Graphiquement, c’est époustouflant. C’est très violent (décapitation d’un enfant de 7 ans par exemple mais cela correspond aux faits réels concernant Kunimatsu Toyotomi…). Les armures des Onshins sont toujours aussi réussies. Les paysages et les décors sont détaillés. Il y a encore quelques délires, c’est vraiment surprenant (même parfois complètement hallucinant surtout dans l’histoire avec Harara !) mais je préfère vous laisser la surprise de les découvrir par vous-mêmes... cela dépend du ressenti de chacun. Les combats sont bien rythmés et bien mis en scène mais ils sont horribles et évidemment vite expédiés vu la violence subie. Le découpage des planches est efficace.
L’édition est de qualité, la jaquette est originale avec le double visage (Personnage / Armure Onshin) et nous avons également une illustration en couleur au début de tome.
Mon avis sur le T 3
Un tome intéressant qui peut être scindé en deux parties. Dans la première qui compte trois chapitres, nous avons la fin de l’histoire de l’Onshin Geki avec Harara, le "démon au visage humain". C’est le personnage le plus surprenant jusqu’à présent par sa nature que je vous laisse découvrir par vous-même... Dans la seconde partie, nous découvrons le début de l’histoire de l’Onshin Hyakki.
Nous sommes d’abord surpris de voir l’affrontement entre Harara et Kakugo car au final ce sont tous les deux des ninjas Onshin même si Harara le devient plus tardivement. C’est intéressant de suivre Harara car nous le voyons aussi affronter des yokaï alors qu’il est lui-même un démon. Il n’est pas toujours évident de cerner sa personnalité mais je le trouve néanmoins charismatique comme Kakugo. Nous avons clairement des références au folklore japonais à travers son histoire comme sa rencontre avec Momotarô ou encore l’adaptation du conte "Le singe et le crabe", le "singe" étant Kakugo qui est poursuivi... De nouveaux monstres apparaissent, ils font physiquement références aux personnages du conte original (châtaigne, abeille, crabe...). Nous avons un retournement de situation concernant Harara. Iori, la seule présence féminine parmi les personnages principaux, joue d’ailleurs un rôle important dans ce revirement. Que s’est-il passé ? Harada change-t-il de camp ? Peu à peu, nous voyons que les Onshins commencent à se réunir même si ce n’est pas évident et les ninjas Onshins n’ont pas encore tous fait leur apparition.
Quant à l’histoire de Hyakki, nous faisons connaissance de l’horrible seigneur Hideyori Toyotomi et de Gennosuke Inukai, un de ses cavaliers à qui il manque un bras. Ils rencontrent Takeru, le seigneur du "château de Tsukumo". Les personnages de Gennosuke et de Takeru sont vraiment intéressants. La capacité de Takeru va être très utile afin de protéger son peuple car une terrible menace les guette...
Pour l’instant, nous avons donc rencontré quatre Ninjas Onshins et le cinquième apparait clairement à la fin de ce tome. Il en reste encore deux à découvrir puisqu’ils sont 7.
Le scénario est de plus en plus intéressant, plusieurs personnages nous intriguent par leurs personnalités et leurs caractéristiques. Nous retrouvons bien le contexte violent de l’époque ainsi que les différences au niveau sociétal avec les castes (le seigneur ayant tous les droits...).
Graphiquement, c’est époustouflant. Pour comparer avec les deux tomes précédents, ce tome 3 est un peu moins violent mais il faut reconnaitre que la première partie du tome 1 avait mis la barre vraiment très haute niveau violence ! Je n’avais d’ailleurs jamais lu de titre aussi violent. Il y a néanmoins des scènes violentes dans ce tome 3 mais moins choquantes visuellement par rapport au tome 1, par contre il y a des allusions sexuelles très explicites... Les armures des Onshins sont vraiment réussies. Les paysages et les décors sont détaillés. Les combats sont bien rythmés, originaux et bien mis en scène. Les mouvements des corps et leurs musculatures sont impressionnants. Le découpage des planches est efficace.
Mon avis sur le T 4
Un tome intéressant avec la fin de l’histoire de Hyakki, l’apparition de Musashi Miyamoto et la naissance de l’Onshin Hyôki. Le "cycle des guerriers légendaires et des démons" commence dans ce tome comme précisé dans la table des matières.
La dernière page du tome précédent nous laissait craindre le pire pour les habitants du château de Tsukumo. En effet, l’armée de Satsuma assiège le château qui tombe aux mains de l’ennemi. Alors que son chef Takeru pensait s’être fait un ami en la personne de Gennosuke Inukai, celui-ci le trahi. Espérait-il sauver Takeru en faisant cela ? Lorsque Takeru est torturé à mort en étant traité comme un chien, comment Gennosuke va-t-il réagir ? Assisterons-nous à la naissance d’un nouveau Onshin ?
Puis les chapitres se concentrent sur de nouveaux personnages qui nous rappellent également des faits historiques et sociétaux avec par exemple la place des Chrétiens à cette époque avec l’histoire de Regina Akashi. Un autre personnage entre en scène et il va certainement devenir important dans le récit, il s’agit du célèbre Miyamoto Musashi qui a bien l’intention de laisser son nom dans l’Histoire, il est d’ailleurs à l’honneur sur la jaquette…
Hideyori Toyotomi nous apparait complétement fou et sadique par les violences qu’il exerce. Ses guerriers sont horribles, ils ont pour coutumes d’arracher le foie de leur adversaire à mains nues, c’est visuellement terrifiant et très gore…
Mon avis sur le T 5
Un tome intéressant avec le cycle des guerriers légendaires et des démons qui se termine avec l’histoire de Musashi Miyamoto. Une nouvelle partie "Burokken, la forteresse humaine" commence comme précisé dans la table des matières avec "Muki".
Ôkura Chûman du fief de Satsuma a confié à Musashi Miyamoto la chasse aux démons qui sont à l’origine des chrétiens. Nous découvrons la place des Chrétiens à cette époque avec l’histoire de Regina Akashi. Comment réagira Musashi Miyamoto lorsqu’il réalisera qui il a tué ? Un combat époustouflant s’engage contre Akashi, l’un des 5 héros d’Osaka, père de Regina. L’armure Sanetaka permettra-t-elle à Musashi Miyamoto d’obtenir une force supplémentaire pour lutter contre son ennemi ?
Les personnages sont maitrisés, nous découvrons un peu plus le passé du samouraï notamment avec son père Muni.
Les deux derniers chapitres du tome concernent la partie « Burokken », une armure géante créée par Kansuke Yamamoto pour Shingen Takeda, qui lui a permis de faire battre en retraite son adversaire Ieyasu Jirôsaburô Tokagawa. Nous faisons connaissance avec Yorimizu Suwa, le seigneur du Château Takashima. Il enlève une jeune serfe, Teya, et la prend comme concubine. Or celle-ci aime Tsumugu, un serf sans maître, celui-ci est déterminé à la sauver... Les dernières pages sont prometteuses, on devine un peu ce qui va se passer dans le prochain tome…
Parfois l’intrigue est néanmoins un peu confuse, il y a tellement de personnages qu’il n’est pas facile de s’y retrouver.
Sur la jaquette, nous découvrons Kibitsuhiko-no-Mikoto, le prince héritier de l’empereur Kôrei qui fait une brève apparition dans le tome.
Mon avis sur le T 6
Un tome intéressant avec la fin de partie dédiée à "Burokken, la forteresse humaine" avec "Muki", puis nous avons deux chapitres du "cycle des guerriers légendaires et des démons" avec l’histoire de Sôji Okita.
Taeyang a été enlevée par le seigneur du château Takashima, Yorimizu Suwa. Son ami Tsumugu est déterminé à la libérer. La jeune femme découvre l’objectif du seigneur qui souhaite se rebeller contre Ieyasu Tokugawa, mais pour cela il doit s’emparer de l’armure « Burokken », or ce n’est pas aussi simple car pour cela il faut avoir vu Bouddha. Avec cette information, Taeyang lui affirme l’avoir déjà vu mais cette révélation risque de bouleverser la vie de la jeune femme…
L’arc de « Muki » se termine avec les deux premiers chapitres du tome, nous avons de nombreux rebondissements qui nous offrent de magnifiques scènes notamment avec le cheval Onikage et l’imposante armure. Pourtant l’histoire est parfois un peu trop rapide, ce qui ne facilite pas toujours la compréhension de certains points. Les conditions de vie des immigrés sont bien dénoncées (aucun état civil donc c’est comme s’ils n’existaient pas, ils servent de défouloir à la rage des villageois…), certaines scènes et répliques sont fortes et montrent la cruauté envers ces étrangers qui n’avaient aucune place nulle part.
Un nouvel arc commence avec l’histoire de Sôji Okita, membre du Shinsegumi, gravement malade. Il est transporté dans le temps. Comment se fait-il qu’il se retrouve à l’époque d’Edo et non plus au XIXe s. ? Va-t-il s’adapter à cette époque ?
J’ai arrêté de lire cette série.
Auteur : YAMAGUCHI Takayuki
Nombre de tomes : VF : 10 | VO : 10
Editeurs : VF : Meian | VO : Akita Shoten
Prépublication : Champion Red